Le jeûne est inutile pour ceux qui à travers lui veulent s'attirer les louanges d'autrui... Le jeûne lui-même, sans les vertus, ne peut être d'aucun profit. Car en soi, il n'est ni bon, ni nécessaire. On en tire profit quand on souhaite acquérir la pureté du cœur et du corps, lorsque, après avoir émoussé l'aiguillon de la chair, l'homme acquiert la paix de l'esprit.
Et il n'est pas un bien immuable et permanent, de sorte que nous ne subissons quasiment pas d'inconvénient quand nous l'interrompons. Il peut même devenir perte de l’âme s'il n'est pas observé en temps opportun.
Mais on ne peut considérer que ce soit essentiellement mal et opposé au jeûne, que de manger une nourriture au goût agréable par nature. Cela ne peut être considéré comme un mal, à moins que l'intempérance, la volupté ou d'autres vices ne s'y associent, car ce qui entre par la bouche ne souille pas l'homme; c'est ce qui sort de la bouche, qui souille l'homme (Matthieu 15, 11).
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